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La discrète influence de Monsanto

Après sa nomination au sein d’une prestigieuse revue de toxicologie, un universitaire, ex-salarié de la firme américaine championne des OGM, continuait d’entretenir des liens étroits avec son ancien employeur.

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Publié le 10 juillet 2016 à 15h52, modifié le 12 juillet 2016 à 16h29

Temps de Lecture 5 min.

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La société Monsanto a-t-elle exercé des pressions sur la revue Food and Chemical Toxicology (FCT) pour voir rétractée l’étude du biologiste français Gilles-Eric Séralini (université de Caen), qu’elle avait publiée en septembre 2012 ? Depuis le retrait formel de celle-ci, en novembre 2013, la rumeur va bon train. Pour en avoir le cœur net, US Right to Know (USRTK), une association américaine militant pour l’étiquetage des OGM, a ­obtenu copie des échanges entre l’un des éditeurs de la revue et la firme de Saint Louis (Missouri). Ces courriels, récupérés en vertu de la loi américaine sur l’accès à l’information (Freedom of Information Act, FOIA) et que Le Monde a pu consulter, dévoilent l’influence des firmes agrochimiques sur certains personnels académiques et sur la construction de la connaissance.

Les documents consultés par Le Monde ne ­remettent pas en cause les critiques formulées à l’encontre de l’étude française. Communiquée auprès du public avec force photographies de rats déformés par de gigantesques tumeurs, celle-ci prétendait avoir montré la toxicité d’un maïs transgénique de Monsanto (le NK603) et de son herbicide compagnon, le célèbre Roundup. Mais, depuis, tous les groupes d’experts l’ayant examinée l’ont jugée « inconclusive » pour des questions de puissance statistique, de protocole expérimental inadéquat, etc.

Rapport de subordination

Son retrait n’en a pas moins ouvert une seconde polémique. Une telle mesure est en effet toujours motivée par la fraude, le plagiat ou encore des erreurs avérées commises de bonne foi. N’entrant dans aucune de ces catégories, l’étude de M. Séralini a été la première à être retirée pour « inconclusivité ». Les soutiens du biologiste français ont immédiatement mis en cause – sans preuves – un nouveau venu au sein du ­comité éditorial de FCT, chargé des biotechnologies. Et pour cause : professeur à l’université du Nebraska à Lincoln (Etats-Unis) et spécialiste des allergènes alimentaires, Richard Goodman est un ancien employé de Monsanto, qu’il a quitté en 2004…

Qu’en est-il ? Les courriels obtenus par USRTK montrent une singulière proximité entre M. Goodman et son ancien employeur. Pas si « ancien », d’ailleurs : comme le biologiste américain l’écrit lui-même dans un message de 2012, « 50 % de [son] salaire » provient en réalité d’un projet financé par Monsanto, Bayer, BASF, Dow, Dupont et Syngenta, et consistant à établir une base de données des allergènes alimentaires.

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