Je m'appelle Sabrina Lachal (à droite sur la photo), je suis la fille de François Lachal (à gauche sur la photo), agriculteur et employeur de Mocktar (au centre sur la photo) depuis janvier 2019. Mon père est installé depuis 1982 sur une ferme de 35 hectares. Il a croisé le chemin de Mocktar en 2018 alors que ce dernier se débrouillait pour survivre en région parisienne en faisant des petits travaux chez des particuliers ou encore du petit commerce. A ce moment-là, cela faisait près de 5 ans que mon père était seul sur la ferme, ne parvenant pas à recruter un ouvrier permanent motivé et fiable.

Mocktar est ivoirien, il est arrivé en France en juin 2017. Courageux, travailleur et sérieux, il a appris à tailler la vigne, vendanger, ciseler les raisins de table, à refaire les palissages avant le printemps, à récolter puis battre les plantes aromatiques ou encore à améliorer la production de notre culture de rhubarbe. Ayant développé une activité de maraichage, c'est lui qui s'occupe de la serre, du désherbage des cultures de plein champs (carottes, pommes de terre, maïs doux, tomates, oignons, etc...). Très à l'aise avec les animaux, c'est aussi lui qui prend soin du petit cheptel de poules et de deux cochons.

En décembre 2020, nous avons déposé auprès de la préfecture de Vaucluse, une demande de régularisation par le travail (circulaire Valls) puisque Mocktar justifiait de plus de 3 ans de présence en France et de 2 ans de travail. La demande a été rejetée ce 4 novembre 2021.

Nous avons besoin de votre soutien pour accompagner le recours administratif suite à cette décision bouleversante pour Mocktar et pour nous. Vous n'êtes pas sans connaître les difficultés du monde agricole, à exister, à survivre et à trouver des employés. C'est un métier difficile, qui laisse peu de place au repos et au répit... Perdre Mocktar serait tragique pour nous comme pour lui.

Agée aujourd'hui de 32 ans, j'ai pris la décision il y a deux ans de quitter un emploi de bureau confortable pour me reconvertir dans l'agriculture et garder la ferme familiale. A 61 ans, mon père va bientôt prendre sa retraite. Je ne pourrais pas le faire seule, je ne pourrais pas le faire sans Mocktar.

Mocktar est très engagé dans son travail, toujours à l'heure le matin, il ne compte pas ses heures lorsque la saison bat son plein. Bosseur, il est même toujours partant pour aider hors de la ferme. Bricoleur, il aide aussi à l'entretien des nombreux bâtiments (pour les enduits de mur, les peintures, les petites pannes électriques ou encore creuser des tranchées) ce qui nous occupe pendant l'hiver.

Mocktar a trouvé en nous et en ses amis en France, une famille et un environnement amical. Nous demandons simplement que lui soit accordé le droit à travailler en toute légalité. S'il-vous-plait, aidez-nous en signant et en partageant cette pétition.

Sabrina LACHAL