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Landes : les cinq parlementaires demandent le maintien de la chasse traditionnelle à l’alouette

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Le Conseil d'Etat a annulé, vendredi 6 août dernier, les arrêtés ministériels autorisant la chasse de l'alouette avec des pantes ou des matoles dans les Landes. L'ensemble des parlementaires landais apportent leur soutien aux chasseurs.

La chasse traditionnelle à l'alouette jugée illégale par le Conseil d'Etat dans sa décision rendue le 6 août dernier La chasse traditionnelle à l'alouette jugée illégale par le Conseil d'Etat dans sa décision rendue le 6 août dernier
La chasse traditionnelle à l'alouette jugée illégale par le Conseil d'Etat dans sa décision rendue le 6 août dernier © Maxppp - THEILLET Laurent

"On est de leur côté et ce, sans aucune ambiguïté", souligne le député Modem des Landes, Fabien Lainé. Les cinq parlementaires des Landes - trois députés et deux sénateurs - sont unanimes : ils se prononcent en faveur du maintien de la chasse traditionnelle et en appellent au gouvernement pour qu'il prenne un nouvel arrêté

Le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, a rendu le 6 août dernier une décision qui juge illégale plusieurs techniques de chasse traditionnelles d'oiseaux en France, dont la chasse de l'alouette à la pante ou à la matole dans les Landes, en Gironde, dans le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques. Cette décision annule les arrêtés ministériels qui autorisaient jusqu'alors la chasse de l’alouette à la pante et aux matoles dans le département des Landes. Une décision "très violente pour les chasseurs", observe Lionel Causse, député de la majorité, avant de poursuivre : "Cette chasse se fait depuis des générations. Ce sont des gens qui aiment et respectent la nature et avec cette décision, le Conseil d'Etat les stigmatise".

"La balle est dans le camp du gouvernement"

Saisi par deux associations de protection des animaux, le Conseil d’État juge que les autorisations délivrées par le ministre chargé de l’environnement ne sont pas conformes aux exigences d'une directive européenne relative à la protection des oiseaux. Ces arrêtés ministériels ne sont pas suffisamment motivés selon les juges du Palais Royal. Pour la saison qui démarre à compter du mois d'octobre, des arrêtés ministériels autorisant ces chasses traditionnelles avaient été soumis à une consultation, avant une éventuelle entrée en application. À la suite de cette décision, "les arrêtés de cette année, en cours de consultation, sont retirés", précise le ministère de la Transition écologique ajoutant qu'il va "faire le point sur ce dossier en analysant précisément la décision du Conseil d'Etat".

Monique Lubin, sénatrice socialiste des Landes, précise qu' "il n'y a pas de possibilité d'initiative des parlementaires, _la balle est dans le camp du gouvernement__. Nous attendons de voir ce que va faire la ministre Barbara Pompili_"., puis elle ajoute que "c_'est au gouvernement de trouver la bonne argumentation juridique cette fois, pour l'instant nous ne voyons rien venir, ma crainte, c'est qu'il n'y ait pas de nouvel arrêté du tout. Mais au quel cas,_ nous solliciterons la ministre et le Premier ministre pour que ces arrêtés soient pris et que nos chasseurs puissent continuer à pratiquer cette chasse".

Le président du département Xavier Fortinon, le vice-président de la Région Renaud Lagrave, et le président de l'association des maires Hervé Bouyrie s'ajoutent aux parlementaires socialistes des Landes (le député Boris Vallaud et les deux sénateurs Monique Lubin et Eric Kerrouche) pour soutenir les chasseurs. Ils font savoir qu'ils regrettent que ces arrêtés n'aient pas été mieux motivés et défendus "malgré la présence d'une ministre landaise au gouvernement".  Ils demandent à ce que "de nouveaux arrêtés soient pris le plus rapidement possible".

Inquiétude pour l'avenir des traditions landaises

Les parlementaires regrettent cette décision du Conseil d'Etat qui interdit une pratique "faisant partie des traditions dans notre département", fait valoir Fabien Lainé. "On est très attaché à nos traditions qui sont l'ADN de notre territoire. J'ai peur qu'on tende vers cette société extrêmement aseptisée emprunte de bonne conscience. J'aime nos traditions, car quand on est dans les Landes, c'est pas la même chose que dans le Nord ou en Provence ou en Bretagne", tranche Fabien Lainé.

"C_e que nous voyons bien au travers de ces décisions, c'est une mise en cause des pratiques de chasses traditionnelles et qui vont aller probablement au-delà_", ajoute la sénatrice socialiste des Landes. Après cette décision, elle s'inquiète pour la chasse au filet de la palombe et plus généralement pour l'avenir de la tauromachie ou la pratique du gavage, ce qui pourrait "remettre en question toute l'économie de notre département". "Là on va braquer des gens. Les Français des territoires se sentent vraiment incompris. Je ne veux pas de discours qui monte les français les uns contre les autres : ceux des villes et ceux des champs. Si on en vient à chercher les quelques chasseurs qui pratiquent cette chasse ancestrale, je pense qu'on finira par fracturer définitivement la population française", regrette la sénatrice PS.

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