La Métropole de Montpellier vient d’acquérir aux enchères un important ensemble de manuscrits des Mémoires de Cambacérès


Publié le 20/11/2020

La Métropole de Montpellier vient d'acquérir aux enchères un important ensemble de manuscrits des Mémoires de Cambacérès, dans leurs versions successives, avec de nombreuses additions autographes. Issu des Collections Aristophil, celui-ci était mis en vente en ligne le jeudi 19 novembre par l'Hôtel Drouot à Paris.

Conçus après la chute de l'Empire, alors que Cambacérès vivait en exil à Bruxelles, la rédaction des Éclaircissemens fut entreprise en 1818, après son retour à Paris, jusqu'à sa mort.
Ces Mémoires sont restés inédits jusqu'à leur édition par Laurence Chatel de Brancion (Mémoires inédits, Perrin, 1999, 2 vol.). Les Éclaircissemens se divisent en trois « livres ». Le premier explique les motifs de l'œuvre, résume les origines de l'auteur et raconte sa vie politique depuis le début de la Révolution jusqu'à son entrée au ministère, en 1799. Le deuxième suit la carrière de Cambacérès jusqu'après la proclamation de l'Empire en 1804, et le troisième, consacré à l'Empire, est resté inachevé et s'interrompt en 1813. Cambacérès a vraisemblablement dicté ces Mémoires à son ancien secrétaire des commandements, secrétaire général du ministère de la Justice, et son neveu par alliance, Jean-Olivier Lavollée.

CAMBACÉRÈS A OCCUPÉ LES PLUS HAUTES CHARGES DE L'ÉTAT

Jean-Jacques-Régis de Cambacérès (1753-1824) est issu d'une famille de magistrats de Montpellier, il vient à Paris aux États Généraux en 1789, comme député du Tiers-État. Membre de la Convention en 1792, affecté au Comité de législation, il s'affirme comme l'un des plus subtils juristes de son temps. Après la mort du roi, qu'il a votée dans la crainte, non sans avoir âprement défendu le parti contraire, il se retire des affaires et entreprend le classement des quinze mille décrets votés depuis le commencement de la Révolution.
La chute de Robespierre, le 9 thermidor an II (27 juillet 1794) le ramène sur la scène politique. Il préside successivement la Convention, le Comité de salut public puis, sous le Directoire, le Conseil des Cinq-Cents. Après le coup d'état du 18 brumaire et l'arrivée au pouvoir de Bonaparte, il devient, en 1799, deuxième Consul. C'est à ce titre qu'il participe à la fondation du Conseil d'État.
Il choisit lui-même les 29 premiers conseillers et préside plusieurs fois leur assemblée en l'absence du Premier Consul, puis de l'Empereur. Afin de favoriser la réconciliation des Français, il fait en sorte que le premier avis qu'elle rende vise à abroger les lois d'exception émises à l'encontre des nobles et parents d'émigrés. En 1806, il est à l'origine de la nomination des premiers maîtres des requêtes, qui siègent à la commission du contentieux nouvellement créée.
Cambacérès est associé à la genèse de toutes les grandes institutions de l'Empire et à son œuvre législative. Il est, avec Portalis et Tronchet, l'un des rédacteurs du code civil. Il occupe les plus hautes charges et est couvert d'honneurs : président du Sénat et du Tribunat, archichancelier de l'Empire, prince et duc de Parme.
À la chute de l'Empire, il est proscrit par Louis XVIII et part s'exiler à Bruxelles. De retour à Paris en 1818, il y meurt le 8 mars 1824.
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CET ENSEMBLE VIENT ENRICHIR LE FONDS DÉDIÉ À CET ILLUSTRE MONTPELLIÉRAIN

Cet ensemble remarquable acquis pour la somme de 46 800 euros TTC, viendra enrichir le fonds conservé à la médiathèque centrale Émile Zola concernant cet homme illustre, qui, avec sa famille, est étroitement lié à l'histoire de Montpellier.
Mentionnons parmi ces documents exceptionnels, les Notices chronologiques et historiques concernant la ville de Montpellier par Vincent-Louis Soulier (1824) contenant la notice biographique de Jean-Jacques-Régis de Cambacérès et la relation de son séjour à Montpellier, le 7 novembre 1807 et plus particulièrement, acquis par Montpellier Méditerranée Métropole entre 2017 et 2019 :
- un recueil de correspondance autographe adressée au Général Clarke pendant la campagne de Prusse de 1806 à 1807 jusqu'à la paix de Tilsit (un ensemble de 48 lettres signées datées du 11 octobre 1806 au 19 juillet 1807 (2017) ;
- une reliure signée Jean-Georges Purgold aux armes de Jean-Jacques-Régis de Cambacérès, duc de Parme (2018)
- et une reliure signée Jean-Claude Bozérian au chiffre de Jean-Jacques-Régis de Cambacérès (2019).

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