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Guinée : au moins un mort après de nouvelles manifestations contre la junte à Conakry ; la Cédéao entreprend une médiation

Un collectif à l’initiative de deux jours de violentes manifestations cette semaine dans la capitale guinéenne a annoncé, samedi, la suspension des protestations pour une semaine à la suite d’une médiation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest.

Le Monde avec AFP

Publié le 30 juillet 2022 à 02h25, modifié le 31 juillet 2022 à 13h15

Temps de Lecture 2 min.

Des manifestants bloquent les routes et lancent des pierres en direction des forces de l’ordre à Conakry, capitale de la Guinée, le 28 juillet 2022.

La suspension des manifestations pour donner une chance à la médiation. Un collectif guinéen à l’initiative de manifestations, cette semaine à Conakry, en République de Guinée, a donné, samedi 30 juillet, une suite favorable à une médiation des Etats ouest-africains, en suspendant, pour sept jours, ses protestations contre la junte, qui a toutefois annoncé avoir réquisitionné l’armée.

Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), coalition de partis, syndicats et organisations de la société civile, avait appelé à des manifestations le 28 juillet et le 4 août sur tout le territoire national pour dénoncer la « gestion unilatérale de la transition » par la junte.

« Trouver une issue favorable à la crise »

Le colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé, le 5 septembre 2021, le président Alpha Condé, à la tête du pays depuis 2010-2021, s’est engagé à remettre le pouvoir à des civils élus dans un délai de trois ans, une durée que les acteurs politiques en République de Guinée et les Etats ouest-africains, médiateurs, veulent plus courte.

Le FNDC, initiateur de manifestations jeudi et vendredi, affirme avoir eu vendredi « un entretien avec le président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest [Cédéao], le chef d’Etat bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo », sur la situation en Guinée.

Il « a accédé à la demande expresse [de M. Embalo] de suspendre, pour une durée d’une semaine, les manifestations. Cette trêve a pour unique objectif de donner une chance à la médiation de la Cédéao pour trouver une issue favorable à la crise en Guinée », ajoute le communiqué du FNDC.

Des véhicules des forces de sécurité étaient toutefois postés samedi devant les sièges à Conakry du FNDC et deux des principaux partis de Guinée, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo et l’Union des forces républicaines (UFR) de l’ex-premier ministre Sidya Touré, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse.

L’ex-parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de l’ex-président Condé, a aussi affirmé que son siège « [était] encerclé » samedi par la police et la gendarmerie, « empêchant tout au accès aux militants ».

Le FNDC a, par ailleurs, annoncé « l’arrestation à son domicile » de son coordonnateur, Oumar Sylla alias Foniké Mangué, « par des gendarmes » dans la nuit de vendredi à samedi. M. Mangué a été « conduit vers une destination inconnue », a déclaré samedi un avocat du FNDC, Abdoulaye Keita.

Plusieurs interpellations

Le parquet de Conakry a annoncé, vendredi soir sur la télévision publique, l’interpellation de plusieurs personnes en lien avec les manifestations de jeudi et vendredi, sans préciser leur nombre.

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Les manifestations de jeudi ont fait un mort à Conakry, un bilan non confirmé par les autorités. Celles de vendredi ont fait un mort selon le parquet, quatre selon le FNDC.

Face aux protestations, le ministère de l’administration territoriale a annoncé, samedi, la décision de « faire réquisition aux forces de sécurité et de défense pour le maintien de l’ordre », après l’annonce de la suspension des manifestations.

Cette mesure fait suite « à l’organisation sur la voie publique des réunions, cortèges et défilés non autorisés causant des atteintes à l’intégrité physique des citoyens, des agents des maintien de l’ordre et des dégâts matériels en dépit des interdictions formelles des autorités ».

La junte a proclamé, le 13 mai, l’interdiction « jusqu’aux périodes de campagne électorale » de toute manifestation, pendant les trois ans de la transition. S’exprimant jeudi à Bissau, au cours d’une conférence de presse avec le président de la République française, Emmanuel Macron, M. Embalo, a assuré avoir convaincu la junte d’accélérer le retour à la démocratie.

« J’étais à Conakry (…) pour faire comprendre à la junte militaire la décision du sommet des chefs d’Etat que la transition ne peut pas dépasser les vingt-quatre mois. Eux avaient proposé trente-six mois, mais on a réussi à les convaincre », a-t-il dit.

En revanche, Ousmane Gaoual Diallo, ministre guinéen et porte-parole du gouvernement de transition, a fait savoir à l’AFP que « ni le gouvernement ni la présidence ne confirment cette information sur la durée de la transition en Guinée ».

Le Monde avec AFP

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