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En Centrafrique, le président Touadéra annonce un référendum pour une nouvelle Constitution

Avec la modification de l’actuelle loi fondamentale, le chef de l’Etat pourrait briguer un troisième mandat.

Le Monde avec AFP

Publié le 31 mai 2023 à 10h34

Temps de Lecture 2 min.

Le président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, à Libreville, le 2 mars 2023.

Le président de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, a annoncé mardi 30 mai qu’il soumettrait au référendum une nouvelle Constitution qui lui permettrait de briguer un troisième mandat, ce que lui interdit l’actuelle loi fondamentale dans ce pays toujours en proie à une rébellion après des années de guerre civile. La date a été fixée au 30 juillet par décret du gouvernement.

M. Touadéra a été élu en 2016 puis réélu en 2020 alors que moins d’un électeur sur trois a eu la possibilité d’aller aux urnes pour des raisons de sécurité. Il est accusé par l’opposition et la rébellion de vouloir, en se faisant réélire en 2025, rester « président à vie » du deuxième pays le moins développé du monde, selon l’ONU. L’organisation internationale reproche en outre au régime du chef de l’Etat, au diapason des capitales occidentales et des ONG, d’avoir mis la Centrafrique sous la coupe des mercenaires russes de Wagner pour combattre les rebelles.

« J’ai décidé (…) de soumettre au référendum le projet d’une nouvelle Constitution », a déclaré le chef de l’Etat dans un message à la nation enregistré et posté sur la page Facebook de la présidence. Il ne précise rien de son contenu. « Il n’y aura pas de troisième mandat, mais les compteurs seront remis à zéro » avec une nouvelle Constitution « et il y aura un nouveau mandat que tout le monde pourra briguer, y compris le président Touadéra s’il le souhaite », a cependant aussitôt affirmé à l’AFP Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président.

La Cour constitutionnelle fustigée

Le 22 septembre 2022, M. Touadéra avait essuyé un revers juridique quand la Cour constitutionnelle avait annulé l’un de ses décrets mettant en place un comité chargé de rédiger une nouvelle constitution. La Cour invoquait notamment le fait que le Sénat, chambre haute du Parlement et prévu dans la précédente Constitution, n’avait toujours pas été mis en place.

Le pouvoir a mis à la retraite d’office en janvier 2023 la présidente de la Cour constitutionnelle Danièle Darlan, principale artisane de l’invalidation. Et le Mouvement cœurs unis (MCU) de M. Touadéra, archi majoritaire à l’Assemblée nationale avec l’appoint de partis satellites, a multiplié les manifestations pour fustiger la juridiction suprême et réclamer une nouvelle Constitution par voie référendaire. « Le peuple est au-dessus de la Constitution » et c’est « sur les demandes pressantes et légitimes du peuple souverain de doter notre pays d’une nouvelle Constitution » que M. Touadéra a annoncé mardi ce référendum dans son discours.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés L’emprise russe en République centrafricaine inquiète Paris

« Cette nouvelle constitution sera rédigée pour que M. Touadéra reste président à vie », a commenté pour l’AFP Nicolas Tiangaye, ancien premier ministre et membre du Bloc républicain pour la défense de la Constitution (BRDC), une plate-forme de l’opposition. « Qui plus est, la Cour constitutionnelle est illégitime depuis l’éviction de Mme Darlan et aucun référendum ne peut avoir lieu sans un président du Sénat. Ce référendum se fera donc dans l’illégalité », a ajouté l’avocat.

Moscou à la rescousse

Une guerre civile très meurtrière avait éclaté en 2013 quand une alliance rebelle dominée par les musulmans, la Séléka, a renversé le président François Bozizé. Ce dernier a mobilisé des milices d’autodéfense à majorité chrétienne et animiste, les anti-balaka, pour tenter de reprendre le pouvoir. Des milliers de civils ont été massacrés jusqu’au paroxysme de la guerre en 2016 et l’ONU a accusé Séléka et anti-balaka de crimes contre l’humanité, malgré la présence d’une importante force de maintien de la paix de casques bleus.

En 2020, les plus puissants des groupes rebelles, qui occupaient alors plus des deux tiers du territoire, se sont rassemblés pour lancer une vaste offensive sur Bangui. M. Touadéra a appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie et des centaines de mercenaires de la société de sécurité privée Wagner sont venus renforcer des centaines déjà présents depuis 2018. Ils ont permis de sauver le régime et de repousser les rebelles de la majeure partie des territoires qu’ils occupaient et qui mènent désormais des opérations de guérilla.

Le Monde avec AFP

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