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Biologie cellulaire

"Prime editing", un nouvel outil d'édition du génome encore plus précis que CRISPR

Un nouvel outil d'édition du génome, le "prime editing", offre une précision plus fine et un meilleur contrôle des modifications de l'ADN par rapport au système CRISPR-Cas9. 

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Au lieu de couper des séquences d'ADN comme Crispr-Cas9, la nouvelle technique "prime editing" permet de modifier le code génétique lettre par lettre.

Au lieu de couper des séquences d'ADN comme Crispr-Cas9, la nouvelle technique "prime editing" permet de modifier le code génétique lettre par lettre.

KTSDESIGN / SCIENCE PHOTO LIBRARY / KTS / Science Photo Library / AFP

Le "copier-coller" de la génétique Crispr-Cas9 a beau avoir révolutionné l'édition du génome depuis 2012, il présente encore des faiblesses techniques. Ce 21 octobre 2019, c'est un "traitement de texte" complet que dit avoir mis au point l'américain David Liu, figure mondiale de la biochimie. Dans une étude publiée par Nature, il présente un outil dit "prime editing" qui, au lieu de couper et remplacer des séquences génétiques comme Crispr, est capable de modifier le code génétique lettre par lettre. A, T, C, G... Un gène est toujours une succession de plusieurs de ces 4 lettres qui correspondent aux acides aminés essentiels : Adénine, Thymine, Cytosine et Guanine. Toute l'information contenue dans notre génome est codée à l'aide ces 4 éléments de base. Et parfois, une maladie génétique ne tient qu'à l'inversion de deux lettres dans un seul gène. C'est le cas de la plus courante d'entre elles : la drépanocytose, une maladie du sang causée par l'inversion d'un A et d'un T dans le gène HBB. 

Une édition sans dommages pour le génome

La capacité de "prime editing" à intervenir sur une seule lettre à la fois est ainsi un atout face à Crispr-Cas9. L'outil mis au point en 2012 par Jennifer Doudna et Emmanuelle Charpentier coupe à des endroits certes extrêmement précis, mais plusieurs lettres à la fois, et sur les deux brins de la double hélice. Or dans ce cas, les chercheurs sollicitent  les mécanismes de réparation de l'ADN. Ce qui introduit un risque d'erreur qui ralentit les applications possibles de Crispr dans le domaine clinique. L'obstacle technique des effets hors-cible (les "off-target") qui provoquent des modifications collatérales dans le génome n'est ainsi toujours pas bien résolu.

L'équipe de David Liu du Massachusetts Institute of Technology et de l'université Harvard travaille depuis plusieurs années sur une stratégie plus fine. En 2017 le chercheur parlait de "l'éditeur de base" dans une grande interview accordée à La Recherche : "Notre technique, nommée "éditeur de base", est une version d'édition génétique plus précise que Crispr. Au lieu de "ciseaux", elle peut être expliquée avec l'image d'une gomme et d'un crayon : on efface une lettre et on la réécrit. Les lettres d'une paire de bases, A-T par exemple, sont ainsi transformées en l'autre type de paire, G-C. Cette conversion peut annihiler une mutation causant une maladie. Et parce que nous ne coupons pas l'ADN, nous n'y introduisons pas d'éléments indésirables : nous minimisons les effets dits "hors cible".

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